Mots clés:

Économie du projet, économie des moyens, économie circulaire, économie territoriale, réemploi, logement, équipement, stratégies urbaines, architecture, architecture concrète, représentation ….

Présentation :

Alors que l’architecture contemporaine devient de plus en plus assimilée à un bien d’échange, le studio de projet « REAAC. Recherches économiques appliquées à l’architecture contemporaine » s’intéresse à étudier les relations qui gravitent entre la fabrication architecturale et sa dimension économique. Le studio explore pour cela la possibilité de la conception architecturale en prenant comme point de départ la question économique comme producteur formel, sa dimension matérielle et d’usage.
En analysant l’histoire de l’architecture du dernier siècle nous pouvons remarquer une cohérence frappante entre le modèle économique dominant, la demande du marché, son modèle de production, la valeur sociale, la production architectonique et les innovations développées par notre société. Les questions économiques conditionnent de plus en plus nos vies citoyennes et notre pratique d’architecte. Elles deviennent un thermomètre indispensable influençant notre jugement et nos choix de conception. Elles nous permettent d’être crédibles envers la production architecturale où tout discours basé uniquement sur la composition ou sur une certaine esthétique formelle sonnent de plus en plus creux. Le but est de sensibiliser les étudiants à ce fait par la conception d’un projet architecturale où les différents aspects économiques seront pris comme point de départ de sa conception et non comme un sujet à régler ultérieurement. Cette posture sera la plus ouverte possible afin de faire émerger l’intelligence de projet et sa pertinence au sein des mécanismes socio-économiques de la fabrique de l’espace. Il ne s’agira pas de créer un projet économe, ni de «chiffrer» un bâtiment (sauf si vous le jugez nécessaire). Nous nous intéresserons plutôt à comprendre comment la qualité en architecture est souvent reliée à sa dimension économique du projet (dans le sens le plus large du terme) et à la définition des conditions de nécessité intrinsèques pour chaque projet. Plus la maitrise des systèmes constructifs, des ressources employées ou des usages sont définis, plus la conception d’une posture expérimentale ne devient évidente. Tous les meilleurs exemples de notre domaine nous l’apprennent. Ce cadre permet au final e s’intéresser à la question formelle non comme un acte esthétisant mais bien comme la construction d’une pensée critique.

Afin d’avoir une conscience du sujet dans tous ses aspects, nous nous intéresserons cette année la conception d’un programme mixte mêlant la conception de logements et d’équipements publics. Ces programmes mixtes jouent un rôle de plus en plus central dans l’identification du territoire contemporain. Leur situation urbaine, leur relation au déjà-là et le modèle économique qui en découlent ont besoin d’être reconsidérés en profondeur. Imaginer un bâtiment mixte non comme une simple valeur d’échange mais bien comme un élément s’intégrant durablement dans le tissu socio-économique d’une ville. Nous nous intéressons pour cela à identifier qu’est-ce que le stricte nécessaire afin qu’un bâtiment « marche ».

Le travail du studio se base sur l’exploration de la possibilité de concevoir un projet architectural (en réhabilitant, en surélevant, ou en reconstruisant) qui prend en considération les spécificités d’une commande, d’un programme et de s’interroger sur les outils conceptuels et opérationnels pour sa projection.
L’objectif du studio proposé tente de confronter les étudiants à une problématique extrêmement contemporaine (l’économie dans la fabrique de l’espace) qui permet de mettre en relief les mécanismes de la conception architecturale et urbaine dans toutes ses facettes. Les amener à prendre position, en tant qu’architectes, sur cette problématique au travers de propositions architecturales pertinentes et faisables. Il s’agira donc de considérer des situations typiques de la production ordinaire, de l’architecture et de la ville, d’en effectuer la critique, puis de s’appuyer sur ces compétences pour formuler, par le biais d’un projet architectural, des propositions alternatives. Une reconquête de ce vide conceptuel semble possible, à laquelle le groupe de travail constitué par le studio de master peut contribuer, en dressant une lecture critique et en formulant des propositions concrètes. Une exigence particulière sera apportée à la dimension matérielle de la conception architecturale, sa représentation et sa mise en œuvre.

Les sites de projets choisis sont renouvelés chaque année et ils sont choisis en fonction de leurs nécessités de développement et sur leur pertinence urbaine et architecturale. Chaque étudiant – en groupe pour les masters et puis individuellement- seront libres de choisir leur problématique et leur site d’intervention (à l’intérieur de la ville d’action).
Pour l’année académique 2024-2025 le site d’action sera la ville de Montereau-Fault-Yonne. La ville nous intéresse particulièrement tout d’abord pour son cadre socio-économique. La politique urbaine et culturelle actuelle contribue aussi à une transformation importante de la ville et de ses milieux. Cette situation actuelle condense à notre sens une multitude de questions à même de nourrir les futurs projets. Nous interrogerons les tissus urbains, les projets en cours et en devenir à l’orée d’un questionnement le plus ouvert possible sur la définition d’une ville à réinventer telle qu’est Montereau. Le travail de projet se fera en collaboration étroite avec plusieurs partenaires territoriaux.

Cours au choix n°2 : Les transitions écologiques