Projet d'architecture

Les étudiants initiés aux fondamentaux du projet urbain et à la relation entre usages et conception architecturale trouvent dans cette unité un approfondissement d’outils théoriques et méthodologiques du projet de renouvellement d’espaces urbains.
Ils seront invités à travailler sur la situation réelle d’un quartier ou d’un ensemble construit confronté à des problématiques de vulnérabilité. On s’intéressera là autant au champ du projet architectural (mécanique et méthodes, constructibilité et matériaux), qu’à son « contrechamp », entendu comme les controverses et les jeux d’acteurs accompagnant la transformation urbaine, ainsi que les effets dans les espaces du quotidien, pour ses habitants.

En résonance avec les orientations du laboratoire LET (laboratoire espaces transformations), et en partage avec diverses parties prenantes locales, il s’agit d’apprendre en faisant: en construisant puis en soumettant au débat citoyen une interrogation réciproque entre visions stratégiques de développement urbain, et prises de position sous forme de propositions d’intervention concrètes. Le processus de travail vise à interroger et approfondir les liens entre 1/diagnostiquer, 2/programmer et 3/concevoir, avec l’objectif d’expliciter de mieux en mieux, de savoir soumettre au débat le cheminement du raisonnement, de savoir écouter la critique et en faire un moteur de projet.

Contrôle continu 60%, rendu final 40%. 30% d’auto-évaluation.

Sont évalués: la prise de responsabilité pour la démarche conduite, incluant le contact maintenu tout au long du semestre avec les acteurs de terrain ; la pertinence, rigueur et approfondissement des choix théoriques et méthodologiques ; l’adéquation à la situation de projet, habitabilité, constructibilité et durabilité des dispositifs spatiaux proposés ; la clarté des présentations et la capacité graphique de représenattion (à destination de non architectes), l’écoute lors des échanges et la capacité d ́intégration des retours critiques.

Les étudiants intéressés sont invités à soumettre avant le 26 septembre 2025 à l’équipe enseignante par les adresses mail suivantes :
merril.sineus@paris-lavillette.archi.fr
valentina.moimas@centrepompidou.fr
un message d’environ une page A4 (MAX) précisant leurs motivations pour rejoindre le cours, ainsi que leurs expériences précédentes, pédagogiques et/ou professionnelles, en lien avec des approches participatives (pas forcément uniquement architecturales).

PAR-DELÀ LA MODERNITÉ (PDLM) – DÉTOURS EN EXTRÊME ASIE: Oulan-Bator et Phnom Penh

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En allant  «Par-delà la Modernité, nous proposons de nous questionner collectivement sur les raisons, les soutiens et les effets de la Modernité dans sa phase contemporaine qui est celle de la démesure et de l’aliénation … celle de la métropolisation. Ce temps de la métropolisation, dont nous nous emploierons à donner une définition précise, nous le ressentons comme une vaste mer d’intranquillité sur laquelle il est souvent bien difficile de se repérer et de naviguer pour la dépasser. Une façon d’y parvenir est de toujours essayer d’ «identifier l’effet de sa propre activité dans son mouvement», comme nous le rappelle François Billeter, échapper a tout déterminisme et fatalisme, pour produire des résistances au mouvement des choses et accoster sur d’autres rives. Nous souhaitons donc, non pas aller géographiquement ou historiquement au-delà de la Modernité, mais bien par-delà la Modernité, en transgresser l’obstacle pour aborder sur d’autres territoires».

O. Boucheron, avril 2019

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Ce cours de projet approfondi est associée aux ateliers internationaux à Oulan-Bator (qui se déroulera fin septembre 2025) et Phnom Penh (qui se déroulera en février 2026). Il précède et anticipe l’encadrement de diplômes de l’unité PFE02, ‘PDLM – Retour d’Extrême Asie’. Cette association sur deux semestres permet de confronter les étudiants à une situation urbaine asiatique unique en mettant en place un véritable travail de terrain, au sens ethnographique du terme. Chaque étudiant doit choisir une seule des deux destinations proposées en s’inscrivant dans ces cours.

Pendant les ateliers, les étudiants auront l’occasion de développer des facultés d’observation, de description et de compréhension afin de produire une vraie connaissance des lieux et des communautés. A partir de ce travail sur les dispositifs architecturaux, les systèmes urbains et l’espace social de ces deux villes, ils prendront position et élaboreront des propositions et des projets à différentes échelles (celle du domestique, du voisinage, du quartier en articulation avec le reste de la ville) et de différentes natures (habitat groupé, bâtiments, reprise de bâtiments anciens, paysages…).

Si nous « déplaçons » beaucoup les étudiants tout au long de l’année, et qu’ils « sortent » de l’architecture, ils en sortent par l’architecture et donc pour mieux y revenir. Cette architecture que nous défendons …

… est celle des modernes vraiment critiques contre toutes les abstractions
… est (bio)climatique comme chez « les » Wright, Frank-Lloyd et David
… se retrouve dans les pages de Shelter
… a la qualité humaine de la tasse de thé de Pier Paolo Pasolini
… est celle de Van de Velde et Horta contre celle de Gropius
… est « située » et négociée comme chez André Ravéreau
… est celle célébrée dans ‘Housing by people’ de Jonh F.C. Turner
… c’est l’’habiter’ d’Ivan Illich contre le logement moderne
… peut être tropicale comme sont architecturés les jardins de Geoffrey Bawa
… est faite de matériaux de toujours et de techniques paléo-industrielles

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Enseignants ENSAPLV : Olivier Boucheron (architecte-atelier nelobo/LAA), Louise Lepage (architecte-APUR), Mina Saïdi-Sharouz (architecte-anthropologue-LAA)
ainsi que Christiane Blancot (architecte-urbaniste), Benoît Jacquet (architecte-EFEO Kyoto).

LANGUE D’ENSEIGNEMENT : français
LANGUE(S) DE COMMUNICATION : anglais, espagnol

Pour Phnom Penh

Travail d’approche de la ville, sorte de premier ‘terrain à distance’, tout au long du semestre et en quatre temps/exercices:

– Recherches bibliographiques, revues de presse et recherches thématiques sur la ville
– Cartographie historique sur QGis (Système d’Information Géographique Libre et Open Source)
– Analyses architecturales (architectures asiatiques « savantes » et populaires) à partir d’un travail de maquette
– Projet architectural et urbain « à distance »

Pour Oulan-Bator

Travail sur les matériaux récoltés pendant le terrain et première phase de propositions-projets

Le nombre de places dans cet enseignement étant limité (environ 10 à 12 places pour chaque atelier), nous souhaiterions que chaque étudiant intéressé par ce cours nous envoie une courte lettre de motivation, explicitant notamment son parcours et les thèmes qu’il souhaiterait aborder pour son futur mémoire de master.

Les candidature doivent être transmises à olivier.boucheron@paris-lavillette.archi.fr lors de la semaine des choix de la rentrée pour Phnom Penh, en juin de l’année précédente pour Oulan-Bator.

Pour les deux voyages, les étudiants participants bénéficient a minima d’une aide de l’ENSAPLV (environ 700 euros) pour l’achat du billet d’avion.

Phnom Penh:

Publications et archives de l’APUR:
– https://www.apur.org/fr/amenagement-urbain/planification/phnom-penh-centre
– https://archivesphotos.apur.org/

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Oulan-Bator:

– « Oulan Bator » dans « Carnets de ville » du site internet Métropolitiques : https://metropolitiques.eu/Carnets-de-villes-Oulan- Bator.html

– Rouaud C. et Sukhbaatar, A. : « Microdistrict n° 01, Oulan-Bator. Mutations systèmatiques d’un espace préfabriqué », in Boucheron, O. Palumbo, M.A., « L’entre-deux barres, Une ethnographie de la transformation des ensembles de logements collectifs par leurs habitants», PUSE, Saint-Etienne p. 248-279
– Boucheron O. et Palumbo, MA « Un entre-deux de la Modernité: Paysage de quartiers de logements collectifs à Hanoï et Oulan-Bator », in V. D’Auria et B. de Meulder (dir.), Modernisme(s) approprié(s), CLARA, n°4, Mardaga, Bruxelles, 2013, pp.173-202 « Boucheron, O. et Hommage, L., La ville d’après. Etat et devenir d’un ger khoroolol à Ulaanbaatar », in  Taline Ter Minassian (dir.), Patrimoine et Architecture dans les États post-soviétiques, Rennes : Presses Universitaires de Rennes, coll. « Art et Société », 2013, pp. 289-305
– Boucheron, O., « La ville de feutre », in L’altérité, entre condition urbaine et condition du monde, Lieux Communs, les Cahiers du LAUA, n°12, Nantes, 2009, pp. 55-74.

TITRE A CORRIGER : Edifices et Espaces publics. Transformations des tissus résidentiels en région Parisienne.

L’atelier est consacré à l’étude des formes urbaines contemporaines en rapport avec le territoire, des infrastructures, ses évolutions et ses enjeux au regard des rapports entre espace privé et espace public, espace conçu et espace vécu. Le projet de sol est considéré comme l’outil fondamental pour imaginer les transformations des territoires urbanisés du Grand-Paris.

Séquence 1 et 2 : Travaux en groupe. Contrôle continu et jury avec invités
Séquence 3 : Travail individuel. Contrôle continu et jury final avec invités
Présence hebdomadaire obligatoire. Trois absences non justifiées ne permettent pas la validation de l’atelier.

Séquence 1 / diagnostic : Tous les outils graphiques et de représentation (dessin et maquette) sont mobilisés dans le but d’identifier les données objectives du lieu, et pour déterminer les éléments subjectifs soutenant la réflexion. Cartographies thématisées : du 1/50000e au 1/2000e. Coupes paysages : du 1/1000e au 1/100e
Séquence 2 / plan-guide : Tracés et figures, 1/2000e. Coupes au 1/500e. Découpage : 1/2000e. Maquette 1/2000e
Séquence 3 / fragment : Faisabilité 1/500e. Espace public 1/200e au 1/20e. Maquette 1/500e

Ouvrages généraux
-BENEVOLO Leonardo, Histoire de la ville [Rome, 1975], Marseille, Parenthèses, 2004
-CHOAY Françoise et MERLIN Pierre (dir.), Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, Paris, PUF, coll. « Quadrige dicos poche », 2009.
-SEGAUD Marion, BRUN Jacques, DRIANT Jean-Claude, Dictionnaire critique de l’habitat et du logement, Paris, Armand Colin, 2003.
-PANERAI Philippe, DEPAULE Jean-Charles, DEMORGON Marcelle, Analyse urbaine [1980], Marseille, Parenthèses, 1999.
-ROSSI Aldo, L’architecture de la ville, Paris, ed. l’Equerre , 1981.
Territoire, métropole
-GARNIER Tony, Une cité industrielle, Étude pour la construction des villes [recueil de planches réalisées entre 1899 et 1904], chez l’auteur, 1918-1919.
-RAGON Michel, Histoire mondiale de l’architecture et de l’urbanisme modernes, vol. 1 : Idéologies et pionniers, 1800-1910, Paris, Casterman, 1971.
-CHOAY Françoise, L’Urbanisme, utopies et réalités : Une anthologie, Paris, Seuil, coll. « Points », 1965.
Géomorphologie du territoire parisien
-BLUMENFIELD Hervé, MONTILLET Philippe, PINON Pierre, Les Environs de Paris, Atlas des cartes du XVIe siècle à nos jours, Dominique Carré, 2018
-HUARD Michel, Atlas Historique de Paris, Persée, 2019.
-TELLIER Thibault, Histoire de la banlieue, Perrin, 2024.
Ville contemporaine, origines et perspectives
-BENEVOLO Leonardo, Histoire de la ville [Rome, 1975], Marseille, Parenthèses, 2004
-MUMFORD Lewis, La cité à travers l’histoire [1964], Marseille, Agone, 2011
-MANGIN David, La ville franchisée : formes et structures de la ville contemporaine, Paris, éditions de la Villette, 2004.
-PANERAI Philippe, CASTEX Jean, DEPAULE Jean-Charles, Formes urbaines. De l’Îlot à la barre [1977], Marseille, Parenthèses, 2009.
-POROTTO Alessandro, Le projet de logements collectifs à Vienne et Francfort. L’intelligence des formes, Genève, MétisPresses, 2019
-RAGON Michel, Histoire de l’architecture et de l’urbanisme modernes, Tome 1, 2 et 3, 2010.
-TAFURI Manfredo, DAL CO Francesco, Architecture contemporaine, Nancy, Berger-Levrault, 1982 [Electa, 1976].
-TELLIER Thibault, Le temps des HLM 1945-1975 : la saga urbaine des Trente glorieuses, Paris, Autrement, coll. « Mémoires/Culture », 2007.
-UNWIN Raymond, Etude pratique des plans de villes [1909], Paris, L’Equerre, 1981.
Périmètres d’action et tracés territoriaux
-BELLANGER François, Habitat(s). Questions et hypothèses sur l’évolution de l’habitat, Paris, Éditions de l’Aube, 2000.
-ELEB Monique, BENDIMERAD Sabri, Vu de l’intérieur, Habiter un immeuble en Ile-de-France, 1945-2010, Paris, Archibooks, 2011.
-LUCAN Jacques, Où va la ville aujourd’hui ? : formes urbaines et mixités, Paris : Éditions de la Villette, 2012.
La ville habitée
-ALPHAND Adolphe, Les promenades de Paris, Paris, Rotschild, 1876-1873.
-EGGERS O.R., Sketches of Early American Architecture, New York, The American Architect, 1922.
-GROMORT Georges, Choix de plans de grandes compositions exécutées présentant, avec leurs jardins ou leur entourage une série d’ensembles de l’Antiquité, de la Renaissance et des Temps modernes, Paris, 1964 [3e ed.].
-Krier Rob, Architecture and Urban Project, Architectural Monographs, n°30, 1993.
-Letarouilly Paul, Edifices de Rome moderne, John Tiranti, 1840-1855.
-Tessenow Heinrich, Autour de la Maison [Hausbau und dergleichen, 1916], Lausanne, EPFL Press, 2019.
Espaces publics contemporains
-ALONZO ERIC, DU ROND-POINT AU GIRATOIRE, MARSEILLE, PARENTHESES, 2005
-HENRY PATRICK, DES TRACES AUX TRACES, POUR UN URBANISME DES SOLS, PARIS, EDITIONS APOGEE, 2022
-GEHL JAN, LIFE BETWEEN BUILDINGS, VAN NOSTRAND REINHOLD, NEW YORK 1987
-HUET BERNARD, TRE QUESTIONI A PROPOSITO DELLA FORMA URBANA , IN QUESTIONI DI FORMA… URBANA, A. BOSCHI et A. BONACCHI, FIRENZE 1999. VERSION REDUITE DE ESPACES PUBLICS, ESPACES RESIDUELS, OMAC EDITEUR, GIVORS 1992.
-JACOBS ALAN, GREAT STREETS, THE MIT PRESS, 1995
-JACOBS ALAN, THE BOULEVARD BOOK, THE MIT PRESS, 2001
-MANGIN DAVID, BOUDJENANE SORAYA, REZ-DE-VILLE, LA DIMENSION CACHEE DU PROJET URBAIN, PARIS, EDITIONS DE LA VILLETTE, 2023
-RASMUSSEN STEEN EILER, VILLES ET ARCHITECTURE, MARSEILLE, PARENTHESES, 2008 (1951).
Le logement contemporain
-ARNOLD Françoise, Le logement collectif, Paris, Moniteur, 1996.
-ELEB Monique, DEBARRE Anne, L’Invention de l’habitation moderne, Paris 1880-1914, Bruxelles/Paris, Archives d’architecture moderne / Hazan, 1995.
-ELEB Monique et SIMON Philippe, Entre confort, désir et normes, Le Logement contemporain, 1995-2012, Bruxelles : Mardaga, 2013.
-FLAMAND Jean-Paul, Loger le peuple : essai sur l’histoire du logement social, Paris, La découverte, 2001 (1ère éd. 1989).
-LUCAN Jacques, Habiter. Ville et architecture, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2021.
-MOLEY Christian, L’Immeuble en formation, genèse de l’habitat collectif et avatars intermédiaires, Liège, Mardaga, 1991.

LANGUE D’ENSEIGNEMENT : Français
LANGUE(S) DE COMMUNICATION : Français, Anglais et Espagnol.

Le programme d’étude sera un équipement sportif, incluant une piscine, une salle de gym, salles de yoga, espaces bien être, vestiaires, cafeteria, coin détente…
L’étudiant fera des propositions surgies de l’analyse de trois projets existants.
Il faudrait répondre tantôt aux questions liées à la typologie architecturale, la relation avec la ville et l’imaginaire étudiant.

Ce cour permettra :
– de développer des outils méthodologiques critiques en adéquation avec des questions urbaines contemporaines,
– de construire une démarche de projet cohérente et personnalisée sur une lecture critique des données contextuelles et programmatiques,
– d’articuler analyse et conception dans un dialogue itératif permanent,
– d’articuler des échelles d’intervention différentes : architecturale, spatial et du mobilier.

Les cours et corrections sont hebdomadaires et obligatoires.
Deux jurys sont programmes avec des intervenants extérieures.

La fonction du scénographe a toujours été intimement liée à l’architecture puisqu’elle consiste à inventer à matérialiser l’espace et l’itinéraire du voyage imaginaire auquel le théâtre, la ville ou la cérémonie convient le spectateur. La scénographie offre un champ d’étude privilégié pour la conception d’espaces destinés à établir des relations entre émetteur et récepteur en élargissant le domaine de la recherche à toutes conceptions d’espaces destinés à des contacts, à des échanges et à la représentation. Elle règle les rapports du spectateur à l’oeuvre dans un certain contexte symbolique.
Aborder les projets d’équipement culturel avec des lieux de représentation nécessite une connaissance scénographique afin d’imaginer le lieu propice à la création, en partant de l’outil et en étant à son service.

Contrôle continu

– La scénographie d’une pièce de théâtre en collaboration avec le Théâtre de la Tempête
– projet de réhabilitation et extension du théâtre Sylvia Montfort

L’objectif de ce semestre est de questionner les attitudes, les impacts, les enjeux de la transformation des établissements humains en comprenant ce qui les abîment. Il s’agit d’engager une démarche de projet capable de conjuguer architecture, urbanisme et paysage, c’est-à-dire d’imaginer et fabriquer des articulations critiques entre le proche et le lointain, entre l’assemblage de deux pierres ou de deux pièces de bois et un bassin versant, l’architectonique et le territoire, l’existence des êtres humains et l’ensemble du vivant.

Il s’agit aussi et surtout de prendre conscience des impacts et responsabilités politique, éthique et écologique de nos gestes d’architecture afin que ceux-ci permettent de « privilégier en tout le vivant, ‘faire’ certes, mais faire moins (ou plutôt : faire le moins possible contre et le plus possible avec), diminuer les actions et pourtant accroître la connaissance, refaire connaissance (avec le sol, avec ses peuples), faire place à la vie qui s’invente partout… » (Macé, 2019: 48). C’est à dire de « jardiner des pos-sibles. Prendre soin de ce qui se murmure, de ce qui se tente, de ce qui pourrait venir et qui vient déjà : l’écouter venir, le laisser pousser, le soutenir. Imaginer ce qui est, imaginer à même ce qui est. Partir de ce qui est là, en faire cas, l’élargir et le laisser rêver» (ibid.).

Cet atelier, parce qu’il couvre le dernier semestre avant le PFE, propose d’insister sur les modes, formes et outils d’enquêtes mis en œuvre dans le processus de projet. Par l’enquête, l’objectif est d’apprendre à renouveler nos manières de prêter attention aux situations existantes, à ce qui les anime et les abîme. L’enjeu de l’enquête par le projet est d’apprendre à rendre compte de ce que l’anthropologue Anna Tsing appelle « Notre nouvelle nature » (2025).

L’atelier propose d’expérimenter l’enquête par le projet sur un territoire spécifique, mais il vise également à fournir à chacun.e des outils d’enquêtes éprouvés dans la perspective du PFE.

Trois points étapes et un jury final permettront l’évaluation du semestre.

Chacun et chacune devra restituer son enquête projeter avec les outils et objets qu’iel lui semble les plus justes en conscience de ceux qu’ils visibilisent ou invisibilisent. Il est attendu d’embrasser la multiplicité des échelles par des documents et des ma-quettes à minima au 1/25 000, 1/5 000, 1/200, 1/50, 1/20, 1/5.

Les documents sont donc libre à titre d’exemple nous pouvons attendre les éléments de travail et de rendu suivants :

Séquence 1
Grand dessin collectif de l’Ourcq dimension 1m x 3m sur base au 1 : 25 000
Poster méthode et restitution pour chaque groupe

Séquence 2
Axonométrie des existants + Récit + Dessin perspectif A1 + 10 carottages au 1/10 + maquette d’assemblage + Coupe perspectives jusqu’à l’Ourcq

Séquence 3
Ensemble des trois séquences
Grand dessin collectif de l’Ourcq dimension 1m x 3m sur base au 1 : 25 000
Récit + axonométrie des existants
Axonométrie projets + dessin perspectif A1 + 10 carottages au 1/10 + Coupe perspectives jusqu’à l’Ourcq
Ensemble des documents choisi par les étudaint.e.s au minimum : Maquette générale 1/200 + 5-10 extraits 1/33, plans, coupes et façades 1/50, extrait façade et coupe 1/20, 1 croquis A2 extérieur, 1 coupe perceptive 1/50

Descola Philipe, Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, 2005
Liboiron Max, Polluer c’est coloniser, Paris, Editions Amsterdam, 2024
Macé Marielle, Nos cabanes, Lagrasse, Verdier, 2019
Tsing Anna Lowenhaupt, Le champignon de la fin du monde, Sur les possibilités de vivre dans les ruines du capitalisme, Paris, La Découverte, 2017
Tsing Anna Lowenhaupt « dir », Notre nouvelle nature, Guide de terrain de l’Anthropocène, Paris, Seuil, 2025

THEMATIQUE GENERALE : Milieu(x), architecture et paysage.
INTITULE du PROJET EN S9 : Architecture et Environnement

En partant du postulat que l’être humain a besoin d’un environnement convenable pour vivre et travailler, l’atelier a pour ambition de concevoir de nouveaux mondes, dans lequel l’homme vit en harmonie avec son environnement de proximité.

La pédagogique vise à :
-la conception du projet architectural, urbain et paysagé, par sa dimension écologique et la fabrication d’une architecture durable,
– la radicalité du projet par le développement d’un esprit critique relatif aux enjeux environnementaux du XXIème siècle,
-la cohérence du projet comme un tout. Cette acquisition passe par la manipulation de différentes échelles, dans un processus non linéaire.

Les milieu(x) de vie, objets d’étude, sont des composés d’organismes vivants et non vivants, qui incarnent l’interaction entre l’homme et la nature, entre le biologique et le social. Cela implique un processus de conception multi- critères.
Le projet n’est donc pas limité au -programme et son site- mais il s’ouvre à son environnement.

Vous aurez à concevoir le projet dans une démarche durable et frugale, en manipulant : •les données climatiques (les vents, le soleil, la pluie) •les ressources naturelles (l’eau, la nature et sa terre), •des enveloppes façades frugales et performantes en terme de confort

TRANSFORMATION DE LA SITUATION CONSTRUITE

Le site est à la fois un potentiel paysagé à développer et une architecture existante avec usage en devenir. Un bâtiment des années 70 (dont une des composantes principales est une structure bois), est présent sur le site, et en attente de nouvelle identité et d’usage.
Mots clefs : réversibilité, nouveau usage, abri, économie de moyens et de matière.

LE PROJET

Les projets répondront à la préoccupation d’habiter mieux sur un campus.
Les réflexions vont s’orienter vers la concrétisation d’un site paysagé totalement dédié à la vie du campus, et à proposer la forme architecturale la plus adaptée, en faisant référence à des architectures mi fermées-mi ouvertes, fondées sur leur capacité à s’adapter au milieu environnant, des espaces capables et adaptables dont vous pensez les prolongements extérieurs. Sans à priori, il s’agira d’ouvrir de nouvelles perspectives, pour générer un nouveau site habité, au service des étudiants et des personnes travaillant sur ce campus.

A partir de la notion de milieu, la conception architecturale est fondée sur : •la fabrication de micro climats, •la fabrication d’espaces capables et adaptables.
La réflexion architectural part de l’espace minimal dont vous pensez les prolongements extérieurs.  •les modes de vie universitaires qui influencent la spatialité.

LES COURS THEORIQUES

Les cours guident vos recherches durant le projet.
Ils introduisent sous forme de discussion croisées avec les étudiants :
– au monde contemporain (l’éthique du retour à la terre, la biodiversité, habiter et cultiver, etc..),
– à la spatialité japonaise, qui contribue à « réapprendre à vivre dehors », aux formes mi-ouvertes-mi fermées.
– à la culture constructive (Case Study house, Eames) qui associe la recherche de la simplicité volumétrique à l’optimisation constructive (Cedric Price, Glenn Murcutt).

LA PRÉSENCE EST OBLIGATOIRE A TOUTES LES SEANCES.
Contrôle continu + rendus intermédiaires + jury final.

La représentation graphique tient une place majeure dans le projet parce qu’elle
est indissociable de la vision de l’architecte, et du rapport territoire/projet.
Il y a adéquation entre la -manière de penser et la manière de représenter-.
En conséquence, les documents attendus font l’objet d’un cours sur la représentation
et d’indication précises, suivant charte graphique.
La production de maquettes à différentes échelles, fait partie intégrante des rendus.

Les formats et les pièces graphiques sont listés avant chaque rendu intermédiaire.
Les rendus sont individuels et/ou en sous-groupe.

Bibliographie sélectionnée :
Canal architecte, Patrick Rubin, transformation des situations construites, construction réversible, 2020
Canal architecte, Patrick Rubin, architecture évolutive, 2022
Esther Mc Coy, Case study house (1945-1962), juin 1977
Peter Cook, Experimental Architecture, Studio Vista Londres, 1970
Florence Lipsky, « Le Climat », revue Archiscopie, automne 2020
Edward Mazria, Guide de la maison solaire, Editions Parenthèses, 2005
Philippe Rahm, « Histoire Naturelle de l’architecture », comment le climat.. », Pavillon de l’Arsenal, Paris, 2020.
Augustin Rosenstiehl, ‘Capital agricole’, décembre 2019, Pavillon de l’Arsenal
Richard Sennett, Bâtir et Habiter, pour une éthique de la Ville, Albin Michel, 2019
David Wright, Manuel d’Architecture Naturelle, Editions Parenthèses, 2006.
Peter Zumthor, Thinking architecture, Birkhauser, 2007
Peter Zumthor, Atmosphere, Birkhauser, 2007

UNE PROBLEMATIQUE GLOBALE, UNE RESOLUTION LOCALE, entre théorie et pratique.

L’objectif de cet atelier est d’étudier, de s’inspirer, non sans le mettre en critique, du mouvement de la Ville en Transition et d’illustrer cette transformation possible de l’ensemble des espaces d’un territoire concret. Il s’agira cette année de répondre aux enjeux de la ville de MASSY (91), de penser et d’organiser l’évolution du territoire. La ville de Massy est représentative des territoires franciliens ayant subi l’étalement urbain suivant des logiques indépendantes de sa propre logique. Elle se trouve aujourd’hui dans une position territoriale de connexions via les infrastructures et les offres sociétales particulièrement intéressantes en regard des enjeux de transition écologique.

Notre démarche sera donc :
– d’appréhender un système ou un problème dans sa globalité,
– d’observer comment les parties d’un système sont reliées,
– de réparer les systèmes défaillants, en appliquant des idées apprises de systèmes durables, matures, en fonctionnement,
– d’apprendre des systèmes naturels en fonctionnement pour repenser le rapport de l’être humain aux écosystèmes, aux lieux dans lesquels où il s’est implanté et qu’il a abimé avec ses systèmes agricoles et urbains, la plupart du temps par manque de connaissance et d’éthique.

Les principes de la Ville en Transition seront analysés, mis en critique, en explorant leur potentiel de recomposition de l’architecture, de la ville et du paysage, de l’échelle territoriale à celle de l’édifice, envisageant le projet comme illustration des possibles de ces territoires.

La définition d’une stratégie collective ne fait pas l’objet d’une note spécifique. Son évaluation est réelle, intervenant en bonus/malus de l’évaluation finale du semestre.

Le travail réalisé fait l’objet de présentations en jurys, dans lesquels commentaires et conseils sont donnés. Cette phase constitue une étape essentielle de contrôle continu du semestre, pondérant la note donnée par le jury de fin de semestre, liée à la phase individuelle.

Sont ainsi évaluées la capacité de chaque étudiant.e à prendre en charge de manière individuelle la construction d’un savoir collectif, à travailler en groupe restreint (4 à 5 personnes), à développer un projet architectural et urbain de manière individuelle.

Les séances sont hebdomadaires et l’accent est mis sur la cohérence entre pensée du projet et expression graphique et orale de celui-ci pour aboutir à un projet faisant preuve d’une réelle capacité de proposition argumentée. L’atelier est organisé sous forme de séances de correction/débat entre les étudiants eux-mêmes et les enseignants. Un arpentage du territoire de travail se fera avec les enseignants en début de semestre.

Architecture urbaine, dialogue de la ville et de la nature :
Il s’agit de dépasser l’opposition entre ville et nature, entre architecture et paysage. La transformation des mentalités qui permettra de rompre avec l’aliénation des urbains vis-à-vis de la nature passe par l’invention d’une nouvelle architecture et d’une nouvelle écologie susceptibles de métamorphoser la ville présente. Il faut donc apprendre à travailler à partir de quartiers urbanisés posant des problèmes divers, et non prôner une utopie passe-partout (les tours dans la nature, la ville jardin, le lotissement écologique).

Contrôle continu : 50% et examen final : 50%

La mise en place d’une méthode de travail de conception sera rythmée par un petit nombre d’enseignements en séminaire.

Il s’agit pour les étudiants d’acquérir les bases d’une vraie compétence dans un domaine : la réhabilitation-restructuration du patrimoine résidentiel ordinaire, qui constitue pour les jeunes architectes un débouché professionnel croissant.

Avancement régulier des études, pertinence des analyses, cohérence et qualité du projet final au regard des objectifs fixés.

Le projet, appréhendé à de multiples échelles, au niveau urbain comme à celui du détail, se développera au moyen d’études morphologiques et constructives d’immeubles existants, pour aboutir à des plans détaillés et à de grandes maquettes.
Un apport d’enseignants du champ STA sera donc le bienvenu, tant sur la question structurelle que sur la réhabilitation énergétique.

Doyon Georges, Hubrecht Robert, Architecture rurale et bourgeoise en France, Vincent, Fréal et Cie, 1969
Frédet Jacques, Les Maisons de Paris : Types courants de l’architecture mineure parisienne, L’Encyclopédie des Nuisances, 2003
Frédet Jacques, Les enseignements hygrothermiques des bâtiments d’habitation préindustriels, in d’Architectures n°207, avril 2012
Frédet Jacques, Architecture : Mettre en forme et composer, 13 volumes, Éditions de la Villette, 2018-2019
Frédet Jacques, Guide du diagnostic de structures dans les bâtiments d’habitation anciens, Éditions du Moniteur, 2018
Graf Franz, Marino Giulia, Les dispositifs du confort dans l’architecture du 20e siècle : connaissance et stratégie de sauvegarde, Ed. PPUR, 2016
Graf Franz, Histoire matérielle du bâti et projet de sauvegarde, Ed. PPUR, 2014
Gueissaz Philippe, Steinmann Martin, Zurbruchen Bernard, Le Patrimoine habité, Cahier de Théorie 9, Ed. PPUR
Marchand Bruno, Joud Christophe, Surélévations, conversations urbaines, inFolio, 2018

RESSOURCES RURALES
Un atelier Hors-les-Murs à CLUSES 74

Cet atelier regroupe deux studios (S7 et S9) d’un même domaine d’étude. Cette démarche permet de mutualiser les moyens et ressources autour d’un atelier Hors-les-Murs et l’apport d’une pluralité de points de vue.

TRAVAUX PRECEDENTS : https://www.calameo.com/accounts/7775670

1.OBJECTIFS PEDAGOGIQUES

Contexte. Face aux mutations écologiques, économiques, sociétales actuelles, les territoires ruraux cristallisent les enjeux de demain. Tandis que l’artificialisation des terres agricoles et naturelles se poursuit à un rythme soutenu depuis plusieurs décennies, nous assistons paradoxalement à une désertification des centre-bourgs, une dégradation de la qualité d’habiter, au déclin des services publics. Ce double mouvement “extensions urbaines versus désertification” s’accompagne du développement brutal d’infrastructures de contournement, de zones d’activités, à rebours d’une évolution patiente et raisonnée d’un établissement humain en lien avec ses ressources naturelles. En parallèle, la hausse des prix de l’immobilier de pôles urbains, la prise de conscience de la préciosité des territoires ruraux pré-figurent un mouvement de regain d’intérêt pour les communes rurales.
Ces changements de paradigme des territoires ruraux démontrent la nécessité de leur accorder une attention approfondie, soucieuse d’anticiper les enjeux à court, moyen et long terme.

Mise en situation. A travers l’établissement d’un partenariat entre l’ENSAPLV et la ville de Cluses (74), un Atelier Hors les Murs de 4 jours au début du semestre permet la mise en situation directe des étudiants et la rencontre directe avec les acteurs (habitants, élus, architecte et paysagiste conseil, CAUE, ABF).
Cette année, il est proposé d’étudier la ville de CLUSES. Il est attendu de questionner librement des situations pré-existantes, à travers une phase de diagnostic et de compréhension fine de l’existant ainsi que la formulation d’une problématique qui serviront d’adossement à des explorations concrètes de projets, développés jusqu’au détail architectural.

Restitution et diffusion. A la fin du semestre, un jury et une restitution des travaux réalisés est prévue sous la forme d’une publication et d’une exposition itinérante. Cette phase de diffusion prolonge le dialogue engagé, les questionnements posés, et qui pourront trouver, nous l’espérons, des continuités, passerelles avec d’autres champs ou développements ultérieurs.

•L’atelier est prévu pour accueillir 40 étudiants maximum. Il est demandé une forte motivation, un investissement assidu ainsi qu’une prédisposition au travail en équipe, (coordination collective et élaboration de projets en binôme, trinôme). Une appétence pour les problématiques liées à l’intervention dans l’Existant ainsi qu’une aisance dans la production de maquettes est impérative.  •Participation à l’atelier Hors Les Murs sur place obligatoire (prise en charge des frais d’hébergement, et de transport prévue par l’Ecole et la ville de Cluses) – du 22 au 25 OCTOBRE 2025 (à confirmer). •Présentation hebdomadaire obligatoire à l’ensemble du studio, avec utilisation systématique de maquettes physiques, dessin géométral comme outils d’explorations. •Jurys intermédiaires en présence d’intervenants extérieurs (discussion collective en atelier). •Jury final à l’ENSAPLV en présence des élus et intervenants extérieurs

•L’atelier est prévu pour accueillir 40 étudiants maximum. Il est demandé une forte motivation, un investissement assidu ainsi qu’une prédisposition au travail en équipe, (coordination collective et élaboration de projets en binôme, trinôme). Une appétence pour les problématiques liées à l’intervention dans l’Existant ainsi qu’une aisance dans la production de maquettes est impérative.  •Participation à l’atelier Hors Les Murs sur place obligatoire (prise en charge des frais d’hébergement, et de transport prévue par l’Ecole et la ville de Cluses) – du 22 au 25 OCTOBRE 2025 (à confirmer). •Présentation hebdomadaire obligatoire à l’ensemble du studio, avec utilisation systématique de maquettes physiques, dessin géométral comme outils d’explorations. •Jurys intermédiaires en présence d’intervenants extérieurs (discussion collective en atelier). •Jury final à l’ENSAPLV en présence des élus et intervenants extérieurs

Langues :
 •L’atelier se déroule en français, possibilité d’échanger, discussion en anglais. •Une pratique intermédiaire de la langue française est nécessaire afin d’échanger avec les élus, habitants, partenaires,..

Les échelles du réemploi

Cet atelier de projet porte sur l’exploration de la dimension multiscalaire de l’architecture de réemploi, en abordant les multiples dimensions de la conception architecturale ; constructive, programmatique, symbolique, esthétique, thermique, spatiale. Cette exploration est envisagée à l’échelle du bâtiment – maintenance, réhabilitation, restructuration, réversibilité, transformation -, à l’échelle du matériau – réparation, réemploi, réutilisation, assemblage – et à l’échelle d’un territoire – flux, filières, foncier.
Cette démarche vise à renforcer la culture matérielle des étudiant.e.s en interrogeant les frontières entre les notions de matière, matériau, produit de construction et composant d’ouvrage et en abordant le processus de projet architecturale à l’échelle du composant et de ses capacités à être assembler.

Au-delà d’une approche techniciste et matérialiste de l’acte constructif, la notion d’architecture du réemploi s’appuie sur une mise en récit de la construction et de la matérialité à travers un travail de conception qui se déploie depuis l’échelle du détail jusqu’à celle de l’édifice et de son insertion urbaine.

Elle explore en particulier les conséquences architecturales de la réparation, de la maintenance et de la déconstructibilité, ainsi que des stratégies de détournement d’usage et de prolongation de la durée de vie. La mise en récit constructif du réemploi vise également à réinterroger la notion de patrimoine, en élargissant son champ d’application du bâtiment aux matériaux qui le constituent.

Mode d’évaluation
– Corrections collectives et interactive en groupe et en sous-groupe (contrôle continu 50%)
– Rendu final (50%)

Critères d’évaluation
– Participation active aux corrections collectives
– Capacité à collaborer et à mener une critique constructive en atelier
– Implication et progression au cours du semestre
– Cohérence et pertinence des propositions architecturales en regard des thématiques de l’atelier
– Qualité des livrables et de la représentation architecturale

Exercice court :
– Conception d’un composant d’ouvrage en réemploi : Géométraux et maquette au 1/10e,
– Intégration architecturale et paysagère, géométraux et maquette collective au 1/50e
– Carnet de conception analysant les étapes de la démarche de réemploi

Exercice long :
Diagnostic architectural, urbain et patrimonial d’un édifice :
– Plans, coupes, élévations du 1/200e au 1/50e,
– Relevés et détails au 1/20e,
– Schémas d’analyse architectural, urbain et constructif
– Recherche documentaire et restitution
– Diagnostic ressources en vue du réemploi
– Rédaction d’un programme architectural

Projet architectural :
– Plans, coupes, élévations du 1/200e au 1/50e,
– Détails du 1/5e au 1/10e
– Schémas d’analyse architectural, urbain et constructif
– Maquette du 1/200e au 1/100e
– Maquette détail du 1/10e au 1/33e

BENOIT J., SAUREL G., BILLET M., BOUGRAIN F. et LAURENCEAU S. REPAR#2. Le réemploi, passerelle entre architecture et industrie. Rapport. Paris, ADEME, 2018

BLAKE P. Form follows fiasco. Little, Brown et Company, Etats-Unis, 1983

DAVID Eric DAVID Stéphanie et GANGAROSSA Laurie, L’art d’accommoder les restes. Lyon, Editions Deux cent cinq, 2024

ENCORE HEUREUX ARCHITECTES (eds.) Matière grise. Matériaux/Réemploi/ Architecture. Paris, Éditions B2, Pavillon de l’Arsenal, 2014

FRAMPTON K. Studies in Tectonic Culture, The Poetics of Construction in Nineteenth and Tweentieth Century Architecture. Cambridge (MA), The MIT Press, 1995

FORD E. R. The Architectural Detail. New York, Princeton Architectural Press, 2011

GHYOOT M., DEVLIEGER L., BILLET L. et WARNIER A. Déconstruction et réemploi. Comment faire circuler les éléments de construction. Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2018

HUYGEN J-M La poubelle et l’architecte. Vers le réemploi des matériaux, Arles, Actes Sud collection L’impensé, 2008

ROLLOT M, Décoloniser l’architecture, Paris, Le Passager clandestin, 2024

SIMAY P. Bâtir avec ce qui reste, Quelles ressources pour sortir de l’extractivisme ? Paris, Terre Urbaine, collection L’Esprit des villes, 2024

SIMONNET C. L’Architecture ou la fiction constructive. Paris, Éditions de la Passion, 2001

Mots clés:

Économie du projet, économie des moyens, économie circulaire, économie territoriale, réemploi, logement, équipement, stratégies urbaines, architecture, architecture concrète, représentation ….

Présentation :

Alors que l’architecture contemporaine devient de plus en plus assimilée à un bien d’échange, le studio de projet « REAAC. Recherches économiques appliquées à l’architecture contemporaine » s’intéresse à étudier les relations qui gravitent entre la fabrication architecturale et sa dimension économique. Le studio explore pour cela la possibilité de la conception architecturale en prenant comme point de départ la question économique comme producteur formel, sa dimension matérielle et d’usage.
En analysant l’histoire de l’architecture du dernier siècle nous pouvons remarquer une cohérence frappante entre le modèle économique dominant, la demande du marché, son modèle de production, la valeur sociale, la production architectonique et les innovations développées par notre société. Les questions économiques conditionnent de plus en plus nos vies citoyennes et notre pratique d’architecte. Elles deviennent un thermomètre indispensable influençant notre jugement et nos choix de conception. Elles nous permettent d’être crédibles envers la production architecturale où tout discours basé uniquement sur la composition ou sur une certaine esthétique formelle sonnent de plus en plus creux. Le but est de sensibiliser les étudiants à ce fait par la conception d’un projet architecturale où les différents aspects économiques seront pris comme point de départ de sa conception et non comme un sujet à régler ultérieurement. Cette posture sera la plus ouverte possible afin de faire émerger l’intelligence de projet et sa pertinence au sein des mécanismes socio-économiques de la fabrique de l’espace. Il ne s’agira pas de créer un projet économe, ni de «chiffrer» un bâtiment (sauf si vous le jugez nécessaire). Nous nous intéresserons plutôt à comprendre comment la qualité en architecture est souvent reliée à sa dimension économique du projet (dans le sens le plus large du terme) et à la définition des conditions de nécessité intrinsèques pour chaque projet. Plus la maitrise des systèmes constructifs, des ressources employées ou des usages sont définis, plus la conception d’une posture expérimentale ne devient évidente. Tous les meilleurs exemples de notre domaine nous l’apprennent. Ce cadre permet au final e s’intéresser à la question formelle non comme un acte esthétisant mais bien comme la construction d’une pensée critique.

Afin d’avoir une conscience du sujet dans tous ses aspects, nous nous intéresserons cette année la conception d’un programme mixte mêlant la conception de logements et d’équipements publics. Ces programmes mixtes jouent un rôle de plus en plus central dans l’identification du territoire contemporain. Leur situation urbaine, leur relation au déjà-là et le modèle économique qui en découlent ont besoin d’être reconsidérés en profondeur. Imaginer un bâtiment mixte non comme une simple valeur d’échange mais bien comme un élément s’intégrant durablement dans le tissu socio-économique d’une ville. Nous nous intéressons pour cela à identifier qu’est-ce que le stricte nécessaire afin qu’un bâtiment « marche ».

Le travail du studio se base sur l’exploration de la possibilité de concevoir un projet architectural (en réhabilitant, en surélevant, ou en reconstruisant) qui prend en considération les spécificités d’une commande, d’un programme et de s’interroger sur les outils conceptuels et opérationnels pour sa projection.
L’objectif du studio proposé tente de confronter les étudiants à une problématique extrêmement contemporaine (l’économie dans la fabrique de l’espace) qui permet de mettre en relief les mécanismes de la conception architecturale et urbaine dans toutes ses facettes. Les amener à prendre position, en tant qu’architectes, sur cette problématique au travers de propositions architecturales pertinentes et faisables. Il s’agira donc de considérer des situations typiques de la production ordinaire, de l’architecture et de la ville, d’en effectuer la critique, puis de s’appuyer sur ces compétences pour formuler, par le biais d’un projet architectural, des propositions alternatives. Une reconquête de ce vide conceptuel semble possible, à laquelle le groupe de travail constitué par le studio de master peut contribuer, en dressant une lecture critique et en formulant des propositions concrètes. Une exigence particulière sera apportée à la dimension matérielle de la conception architecturale, sa représentation et sa mise en œuvre.

Les sites de projets choisis sont renouvelés chaque année et ils sont choisis en fonction de leurs nécessités de développement et sur leur pertinence urbaine et architecturale. Chaque étudiant – en groupe pour les masters et puis individuellement- seront libres de choisir leur problématique et leur site d’intervention (à l’intérieur de la ville d’action).

Le cycle 2025-2028 sera consacré à l’exploration du thème de la financiarisation de l’immobilier contemporain. Pour l’année académique 2025-2026, l’accent sera mis sur les projets d’aménagement, avec une attention particulière portée au site d’étude d’Ivry Confluence.
Ce territoire, situé aux portes de Paris, nous intéresse particulièrement en raison de son évolution urbaine et de ses transformations socio-économiques. La politique urbaine et économique actuelle y contribue à une mutation profonde de la ville et de ses milieux. Cette situation concentre, à notre sens, une multitude de questions susceptibles d’alimenter les futurs projets.
Nous interrogerons les tissus urbains ainsi que les projets en cours et à venir, dans une perspective ouverte visant à redéfinir la ville en devenir, notamment dans les franges de Paris. Le travail de projet se fera en étroite collaboration avec plusieurs partenaires territoriaux.

La validation du semestre s’organisera selon trois volets :
# Démarche générale : travail hebdomadaire, participation aux activités pédagogiques, avancement du projet, présentation à l’occasion des jurys intermédiaires.
# Intelligences collectives : restitutions et débats autour des « cafés des architectes » (10%)
# Projet long : jury intermédiaire 1 (15%), jury intermédiaire 2 (25%), jury final (50%).

LIVRES

-Robert Venturi, Steven Izenouri, Denise Scott Brown, Learning from Las Vegas. (MIT Press), 1964
-Robert Venturi, Complexity and Contradiction in Architecture, New York, 1966
-Team 10 Meetings 1953-1981, Rizzoli, 1991
-Bruno Latour, Nous n’avons jamais été modernes. Essai d’anthropologie symétrique. Paris (La découverte),
1991
-Carol Willis, Form Follows Finance (Princenton Architectural Press) 1995
-Rem Koolhaas, Conversation with students. New York (Princeton Architectural Press), 1996.
– Pierre Bourdieu, Les Structures sociales de l’économie (Seuil) 2000.
-Moving from the crisis to sustainability. Emerging issues in the international context, (Franco Angeli), 2001
– Olle Eksell. Design=ekonomi.
– Roberto Gargiani, Giovanni Fanelli, Histoire de l’architecture moderne, 2008, Presses Polytechniques Romandes
– PIer Vittorio Aureli, Less is Enough: On Architecture and Asceticism, 2014, Strelka Press
– David Harvey, Le capitalism contre le droit à la ville, 2011, Ed. Amsterdam
– Laurent Davezies, La crise qui vient, 2012, Ed du Seuil
– Pierre Veltz, L’économie désirable, 2021, Ed du Seuil
– Arnaud Pautet, Les défis du capitalisme, 2021, Ed. Dunod
– Jacques Lucan, Habiter Ville et architecture, 2021, EPFL PRESS
– Jacques Lucan, Composition, non-composition, 2009, Presses Polytechniques et Universitaires Romandes (PPUR)
– Jacques Lucan,Précisions sur un état présent de l’architecture, 2015, Presses Polytechniques et Universitaires Romandes (PPUR)
– Robert Venturi, De l’ambiguïté en architecture, (traduction autorisée de l’ouvrage publié en langue anglaise sous le titre Complexity and contradiction in Architecture par The Museum of Modern Art, New York, 1966). Paris Bordas 1976.
– Marc Bedarida, Fernand Pouillon. Paris, Editions du patrimoine/Centre des monuments nationaux, 2012. 208p
– Eric Lapierre, Economy of Means, how architecture works. Lisbon Architecture Triennale, The Poetics of reasons. Lisbonne, Poligrafa, 135p.
– Gilles Plum, L’architecture de la reconstruction. Edition Nicolas Chaudun, octobre 2011. 287p.
-Team 10 Meetings 1953-1981, Rizzoli, 1991
-Bruno Latour, Nous n’avons jamais été modernes. Essai d’anthropologie symétrique. Paris (La découverte),1991
-Carol Willis, Form Follows Finance (Princenton Architectural Press) 1995
-Rem Koolhaas, Conversation with students. New York (Princeton Architectural Press), 1996.
– Pierre Bourdieu, Les Structures sociales de l’économie (Seuil) 2000.
-Moving from the crisis to sustainability. Emerging issues in the international context, (Franco Angeli), 2001
– Simplifions, Bernard QUIROT, Edition Cosa Mentale
– Pierre Caye, Durer, 2020, Ed Les Belles Lettres

WEB

https://www.youtube.com/watch?v=CgurPuhAZGw et t=8s
Quel future pour l’architecture? économie de moyens versus nouvelle économie . Conférence 14 janvier 2020, Cité de l’architecture et du patrimoine Paris. Débat avec les architectes : Stéphanie Bru Bruther, Anne Démians, Éric Lapierre ÉLEx, Umberto Napolitano LAN, Modération Francis Rambert. https://www.youtube.com/watch?v=ZKybvRI6-bg et t=577s
Quel future pour l’architecture ? Nouveaux contextes, nouveaux paradigmes ? Conférence 17 octobre 2020, Cité de l’architecture et du patrimoine Paris. Débat avec les architectes : Odile Decq; Gilles Delalex, MUOTO; Nicolas Dorval-Bory ; Valentine Guichardaz Versini, Atelier Rita ; Philippe Rahm, Modération Francis Rambert. https://www.citedelarchitecture.fr/fr/video/quel-futur-pour-larchitecture-nouveaux-contextes-nouveaux-paradigmes
https://www.youtube.com/watch?v=CgurPuhAZGw et t=8s
Conference d’Eric Lapierre sur le banal et l’ordinaire:
http://www.tvk.fr/office/teaching-and-lectures/tvk-invite-eric-lapierre
https://www.citedelarchitecture.fr/fr/video/ikea-classicisme-andre-kempe-atelier-kempe-thill-rotterdam
David Harvey at The Future is Public conference in Amsterdam:
https://www.youtube.com/watch?v=ngxc_tJkcfY

L’unité de projet a pour objectif :
-De confronter les étudiants à un édifice existant : il s’agira de développer un projet en évaluant les potentialités d’extension, de surélévation, de réhabilitation de l’édifice étudié, en rapport à un programme précis et à un contexte urbain, culturel, économique…
-De leur permettre de mobiliser leurs connaissances techniques au moment opportun dans l’élaboration du projet afin de prendre conscience que les dispositifs techniques participent à la définition exacte de l’ objet architectural.
-D’évaluer la pertinence de leurs choix constructifs à toutes les phases du projet en privilégiant toujours une démarche orientée autour des rapports entre Architecture, exigences constructives et cultures techniques.
-De développer leur projet aux différentes échelles, jusqu’à l’établissement des choix de matériaux, la conception et la représentation des détails.

rendu final