Conférence proposée dans le cadre du cycle de conférences du semestre 6 sur « Le projet urbain : changement de paradigme ? » :

Où va l’urbain aujourd’hui ?

De l’art de bâtir la ville à un urbanisme soumis aux « technologies souveraines »,

par Philippe Dehan, professeur HDR

le jeudi 20 mars 2025 de 18h30 à 20h - Amphi 302

Entrée libre dans la limite des places disponibles

Résumé

La ville est une sorte de concrétion de la société qui la construit et qu’elle abrite. C’est un outil sociétal, une prothèse collective, qui permet d’apporter confort et progrès à ses occupants. C’est un écosystème pour le groupe qui transforme le milieu naturel afin de mieux le conformer à ses besoins, ou tout au moins à ceux de ses classes dominantes. Dans la perspective d’un développement soutenable, il importe de mieux comprendre ses processus de production pour mieux adapter les interventions sur cette fabrique.

Les discours sur le développement durable et les nouveaux outils pour la fabrique de la ville se concentrent sur l’urbanisme opérationnel et se focalisent sur le seul type urbain des métropoles. Ecocités, écoquartiers, smartcities, smartgrid et les réflexions sur les transports doux et les outils de modélisation urbaine ciblent un modèle traditionnel de grande ville. Or, des mutations profondes de la nature de l’urbain sont à l’œuvre. A côté de l’explosion mondiale des bidonvilles, de nouveaux paradigmes urbains sont produits « naturellement » par le marché, qui s’appuie sur l’impact des technologies souveraines et induit chez nous des phénomènes comme l’abandon des centres villes et un étalement urbain continu sans croissance démographique.

Cette conférence se propose d’observer la fabrique de l’urbain en adoptant un point de vue qui intègre les différentes formes d’urbanisation, qu’elles soient issues de l’urbanisme opérationnel, de l’urbanisme réglementaire ou d’une production spontanée et de voir l’impact des « technologies souveraines » afin de pouvoir penser un urbanisme permettant une meilleure maitrise de ces phénomènes en intégrant le fait que l’urbanisme qui n’est pas le principal moteur de l’urbanisation, mais plutôt un régulateur du phénomène spontané ou semi-spontané d’urbanisation de la planète.